• Le boom de l'après-guerre et le capital fictif

    Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des économistes prévoyaient un retour à des conditions de dépression. Cette analyse était partagée par la plupart des économistes bourgeois ainsi que par presque tous les économistes marxistes. Mais cela n'a pas été le cas. A la place, a commencé une nouvelle période de prospérité, parfois même appelée le l’ « Age d’Or » du capitalisme, qui a duré une trentaine d'années.

    Le taux d’emploi était relativement élevé ; les familles (blanches) qui travaillaient possédaient des maisons et des voitures ; habituellement seulement le mari devait travailler ; les enfants avaient accès à l'enseignement supérieur ; la « paix du travail » régnait dans les grandes industries, entre la direction et les syndicats. En apparente contradiction avec la théorie de la révolution permanente, le fascisme avait été vaincu en Europe (sauf pour l'Espagne et le Portugal) et la démocratie bourgeoise avait été restaurée. Un nombre croissant de pays colonisés ont gagné leur indépendance politique. Pour la plupart des gens, il semblait que toutes les notions selon lesquelles le capitalisme était en déclin étaient absurdes. Les Etats totalitaires et les athées « communistes » demeuraient les seuls ennemis.

    Pourtant, quelques problèmes persistaient. A l'échelle mondiale, le capitalisme était toujours incapable d'industrialiser les nations les plus pauvres. Même les pays d'Europe occidentale ont passé des décennies à reconstruire leur prospérité. Les révolutions nationalistes « communistes » ont continué de se produire dans les pays pauvres (en particulier en Chine, en Corée, au Vietnam, en Yougoslavie et à Cuba), et l'Italie et la France comptaient de grands partis « communistes ». Les pays impérialistes continuaient d’entrer dans des guerres coloniales (la plus grande pour les Etats-Unis étant en Corée et au Vietnam). Comme mentionné, l'existence des armes nucléaires était quelque chose que l’ont pouvait craindre.

    Pendant ce temps, même aux États-Unis, il y avait des poches de pauvreté (l'« Autre Amérique »). L'ensemble du Sud était appauvri et freiné par ses lois anti-noirs vicieuses. Les syndicats avaient abandonné leurs efforts pour organiser le Sud. Des millions d'Afro-Américains vivaient sous une forme de répression totalitaire. A droite, l'hystérie anti-communiste avait balayé la nation, conduisant les gauchistes hors des syndicats et de l'emploi, attaquant la liberté d'expression et d'association. L'économie dans son ensemble subissait encore des cycles économiques d'expansion et de récession, même si elle était affectée d’une manière mois profonde, plus modérée qu'avant.

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  • En complément de la série d'articles : "Pourquoi le Front National ne viendra-t-il pas à bout des crises ?"

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  • V La démolition du mouvements social

    1 Interdire les outils de défense des mouvements progressistes et du mouvement ouvrier combattif

    Le FN ne propose bien évidemment pas de supprimer toutes les formes de liberté d’association ou de protestation. Il favorise les mouvements traditionalistes et les syndicats d’accompagnement « social » (l’expression plus juste serait « syndicats d’accompagnement du capital »).

    Il propose de démanteler les associations communautaires, de défense des migrants, et de réformer le syndicalisme, ce qui aurait pour effet d’éliminer les syndicats combatifs, (les seuls syndicats vraiment utiles).

    Sa politique locale est très illustrative. A chaque fois que le FN a géré des municipalités, que ce soit dans la période des années 90 ou dans la période actuelle, il a eu tendance à supprimer les financements municipaux aux associations communautaires, aux associations de soutien aux migrants, sans papiers et à l’accès au logement, ainsi que celles des syndicats, et a tout fait pour les expulser des locaux publics que les municipalités précédentes leur avaient prêtés ou loués.

    C’est principalement à ce niveau que le FN représente un véritable danger. Sa politique consiste à supprimer les possibilités d’organisation et de lutte sociale des mouvements s’inscrivant dans une perspective d’émancipation et d’amélioration universelle des conditions d’existence. Le FN est « le pire ennemi des travailleurs » (selon l’expression du collectif VISA), de l’émancipation et de l’amélioration universelle des conditions d’existence. Il est impératif qu’un tel parti reste aussi loin que possible des rennes du pouvoir.

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  • IV la crise des valeurs morales

    1 Critique de la perte de moralité

    La perte de moralité n’est pas une critique que le FN se contente d’appliquer à la vie politique. Il l’applique à l’ensemble de la société, et en fait un mal généralisé. Si la société va mal, ce serait à cause d’une perte de moralité. Il suffirait alors que les rapports sociaux soient moralisés, qu’on donne une éducation plus stricte, que l’on punisse plus sévèrement les infractions, et qu’on apprenne aux gens a rester à leur place (inconfortable) pour que les choses aillent bien, que la politique retrouve ses titres de noblesse, que l’économie soit au service de la société, qu’on respecte la nature, que l’on n’agresse pas les gens. Comme si la moralité était le moteur de tout le reste, de la politique, de l’économie, de l’écologie, de l’éducation, de la paix civile. C’est en vérité tout le contraire, ce sont la réalité matérielle et les structures sociales, dont l’économie, le mode de production d’une société, qui produit ses effets concrets et influe sur la moralité. Ce n’est pas que nous soyons des amoralistes, mais la morale vient après l’analyse objective des structures matérielles et sociales. Si l’on veut que les gens se comportent plus pacifiquement, il faut d’abord résoudre les problèmes économiques et sociaux. Si l’on veut que l’économie serve les intérêts de l’humanité, il faut transformer radicalement le mode de production (abolir la propriété, le salariat, la concurrence, la marchandise et l’argent, et produire en fonction des besoins). Si l’on veut éviter le ravage de la biosphère, il faut sortir de l’économie de croissance, transformer les infrastructures techniques et les techniques de production de fond en comble, abolir l’obsolescence programmée et autolimiter démocratiquement la production. Si l’on veut changer la politique, il faut de la démocratie directe et des mandats impératifs déterminés par la population. Sans cela, on peut toujours rêver d’une vie bonne, jouer les pères la morale et taper sur les gens pour les forcer à bien se comporter et à ne pas se révolter, les situations objectives, les crises, produites par le système politique-économique-industriel, les pousseront toujours à se révolter, de différentes manières, et rien ne sera jamais résolu. La méthode FN est donc largement inefficace. Non seulement elle est incapable de résoudre les crises, mais en plus, elle empêche de les résoudre.

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