• Ethique et Morale

    A priori il n'y a pas de différence entre éthique et morale: éthique provient d'ethos qui signifie comportement, et morale dérive de mœurs, comportements. Les deux termes se rapportent à l'origine aux critères philosophique permettant de définir une bonne conduite, guidée par la sagesse et la justice.

    La différence entre éthique et morale à été développée par Spinoza, Nietzsche, et reprise par Deleuze. Ces auteurs ont introduit une nuance entre morale et éthique afin de pouvoir différencier une prétention à l'Universalité des construction particulières des normes relatives à la bonté et à la justice.

    La morale, chez Kant, se caractérise par l'absolu transcendantal, la prétention à l'universalité et la formulation sous forme d'impératif catégorique.

    Il y aurait une bonne manière de conduire son existence qui serait commune à tous les Hommes, qui serait au delà de leur expérience vécue et qui s'imposerait à eux. Cependant, plusieurs objections peuvent être apportées à cette conception de la morale. En tant qu'elle prétend à l'universalité, elle ne tient pas compte de l'expérience particulière. Or c'est à travers les expériences vécues, les joies et les drames, que nous parvenons a définir et à distinguer ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Nous n'avons pas tous les mêmes expériences vécues, les mêmes conditions d'existence, ainsi, nos conceptions de la justice et de l'injustice varient en fonctions de nos différences. On peut à présent apporter une autre objection à la conception de la morale telle que présentée précédemment. Foucault expliquait que la justice était invoquée comme revendication du coté des opprimés et comme légitimation chez les oppresseurs. Ainsi, il faut se demander qui définit ce qu'est la morale, quelle est sa condition sociale et quel intérêt il à la la formuler ainsi. Spinoza et Nietzsche s'opposaient à la morale car celle-ci était instrumentalisée par les groupes dominants et relevait de la mystification dans sa prétention à l'universalité. Ainsi utilisée, elle servait de dispositif de domination, et permettait de soumettre les opprimés à la cause de leurs oppresseurs.

    L'éthique, contrairement à la morale, se définit donc comme une conception particulière du bon et du juste, à partir de l'expérience vécue, de l'histoire, de la condition sociale, et des spécificités propres à une personne donnée. Cependant, l'éthique n'est pas une forme de relativisme ou de nihilisme. Tout ne se vaut pas, mais chaque singularité compte, non seulement pour elle-même, mais aussi pour celles avec lesquelles elle partage du commun. Elle n'est pas mystification transcendantale car elle n'est pas un ailleurs que le sujet devrait impérativement atteindre, mais construction empirique, définition de soi dans l'existence et les rapports entretenus avec le monde.

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