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L'erreur stratégique de la NUPES - ECR soutiendra le NPA
Hier s'achevait le processus de négociation de la NUPES, par la validation de l'accord avec le PS et une proposition au NPA totalement inacceptable que ce dernier s'est vu dans l'obligation de décliner (5 circonscriptions perdantes dont certaines où le NPA n'est même pas implanté, au lieu des 13 circonscriptions de départ). C'est une très mauvaise nouvelle pour le camp anticapitaliste et révolutionnaire tourné vers la pratique unitaire. Plutôt que de parvenir à une synergie entre réformisme radical et révolution sociale, nous nous orientons vers une césure de ces deux pratiques pourtant complémentaires.
LFI et l'UP ont également commis une erreur programmatique en négociant un programme commun avec le PS et EELV en deçà du minimum acceptable qu'était "l'Avenir En Commun". Un tel programme se résume à ne promettre que des clopinettes, sans disposer des leviers pour réellement avoir la main sur l'économie et améliorer significativement le sort de la population.
LFI et l'UP ont commis une erreur stratégique en priorisant les alliances avec le social-libéralisme. Elle a fait le pari que les comportements électoraux aux législatives seront les mêmes que ceux de la présidentielle, en omettant un facteur important : le vote LFI était aussi un vote rejet du social-libéralisme, qui a trahi et n'inspire plus confiance. Il n'est donc pas garanti que les électeurs.trices d'LFI, du PCF et du NPA fassent le choix de se déplacer aux urnes pour élire un.e candidat.e NUPES issu.e du PS ou d'EELV. C'est même plutôt le contraire. La participation du NPA dans les circonscriptions attribuées au PS et EELV offrira une alternative aux déçu.e.s de ces alliances qui se refusent catégoriquement à voter pour des appareils qui les ont trahi à maintes reprises.
Dans toutes les circonscriptions où se présenteront des candidat.e.s Ensemble!, LFI ou PCF, ECR appelle à voter pour la NUPES.
Dans toutes les circonscriptions où se présenteront sous les couleurs de la NUPES des candidat.e.s PS et EELV, et où il y aura en face une candidature NPA ou une candidature unitaire de gauche anticapitaliste, ECR appelle a voter massivement pour ces derniers.
Contre les accords au sommet, le peuple de gauche doit parler. C'est à lui d'imposer sa voix et une autre union que celle qui se fait avec le social-libéralisme.
Le 12 juin, faisons triompher la NUPES, mais en mettant une raclée électorale au PS et à EELV !
Et quelque soit le résultat des législatives, face à tous les renoncements imposés par les chantages des socio-libéraux, imposons à la NUPES, par en bas, par les mobilisations sociales, un vrai programme de rupture avec le capitalisme et son monde. Imposons-lui les bases d'une autre union, d'une union vraiment populaire, construite par le bas, autour de comités de base, capable d'infléchir la position des parlementaires, et dans laquelle les socio-libéraux n'auront pas voix au chapitre et n'auront d'autre choix que de suivre la volonté de la base ou de partir. Car en définitive, si le parlement peut constituer un outil contribuant a faire avancer la lutte de classe, c'est toujours l'auto-activité des masses qui reste la clé déterminante pour repousser le fascisme, changer la société et abolir le capitalisme.
Le changement passe par la lutte ! Révolution, Autogestion !
Par solidarité, ECR reproduit ici la déclaration du NPA concernant sa non participation à la NUPES :
"Élections législatives : déclaration du Conseil politique national du NPA
Les résultats de l’élection présidentielle donnent une responsabilité à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social, à la gauche qui refuse le libéralisme et la destruction de nos droits, pour l’unité d’action dans la rue et dans les urnes. C’est dans ce sens que le NPA a souhaité discuter avec l’Union populaire de candidatures communes aux élections législatives. En effet, face à la montée de l’extrême droite et au danger fasciste, contre le nouveau mandat de cinq ans de Macron et de ses sbires organisant les attaques antisociales et autoritaires, nous souhaitons qu’une majorité de gauche de rupture, au moins le plus d’élu.e.s possible, puisse exister à l’Assemblée. Nous pensons donc qu’une dynamique d’union serait un signal positif en direction du mouvement social et des luttes, redonnant confiance aux opprimé.e.s et aux exploité.e.s. La perspective d’organiser les résistances et d’arracher de nouveaux droits par tous les moyens, doit nous unir.
Nous avons donc rencontré l’Union populaire pour tenter d’aboutir à un accord. Sur le plan programmatique, nous avons écrit ensemble un texte qui rappelle la nécessité d’une rupture avec les politiques libérales, de revenir en particulier sur les lois de Hollande et de Macron concernant le droit du travail, la répression, d’accueillir les migrant.e.s, d’augmenter le SMIC, de mettre en place la retraite à 60 ans pour toutes et tous, d’éradiquer la pauvreté... Ces mesures sont loin de représenter l’ensemble du programme anticapitaliste du NPA, mais elles sont suffisantes pour être défendue dans le cadre d’une alliance et même pour soutenir leur mise en œuvre par un gouvernement qui serait issu d’une telle coalition si elle était majoritaire, avec Jean-Luc Mélenchon pour Premier ministre, sans renoncer à notre indépendance.
Cependant, au fur et à mesure des discussions avec les autres forces politiques, l’équilibre politique de la coalition s’est modifié progressivement, atténuant le caractère de rupture avec les politiques libérales qui faisait sa force.
Ainsi l’accord trouvé avec Europe écologie-Les Verts, très avantageux en termes de circonscriptions offertes, revient sur plusieurs points du programme partagé entre le NPA et l’UP, par exemple sur la nécessité de ruptures avec l’Union européenne.
Par ailleurs, la faible place de collectifs de quartiers populaires dans l’accord unitaire comme « On s’en mêle » n’est pas le bon signal donné à celles et ceux qui subissent de plein fouet les politiques antisociales, sécuritaires, racistes et islamophobes.
Malgré tout, il nous semblait toujours important de participer à cette dynamique d’union.
Cependant, l’accord noué, mercredi matin, par l’Union populaire avec le Parti socialiste, est problématique à plus d’un titre. D’abord parce qu’il revient sur plusieurs propositions essentielles, une augmentation du SMIC qui ne serait plus « immédiate », une rupture avec l’Europe libérale aux modalités devenues floues, « la retraite à 60 ans pour tous » présente dans les accords contractés avec EÉLV et le PCF devenue un « droit à la retraite à 60 ans » (dont on sait qu’il signifie l’existence d’importantes décotes)…
Dans cette logique, le PS se voit octroyer 70 circonscriptions (dont 30 gagnables), soit bien plus que la proposition initiale de l’UP d’une répartition à la proportionnelle entre les différentes forces parties prenantes.
En ajoutant à ces candidatures PS les nombreuses candidatures d’EÉLV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme, la marque de cette gauche, qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd’hui bon nombre de villes ou de régions, devient significative.
Tout cela constitue pour nous un point de bascule : cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (NUPES) n’assume pas la continuité politique de l’Union populaire qui a conduit, dans le cadre de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon à représenter un espoir de transformation radicale de la situation, ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire.
Nous savons que de nombreuses et nombreux militantEs de gauche espéraient « voir Philippe Poutou à l’assemblée », mais ils et elles doivent savoir qu’à aucun moment une circonscription n’a été proposée par l’Union populaire permettant son élection, ni même sa candidature en Gironde. Dans le cadre d’un accord avec le Parti socialiste, l’UP nous propose seulement cinq circonscriptions – bien loin de la proportionnelle entre les différentes forces – dont aucune n’est éligible, ni ne correspondant à nos implantations militantes. Ainsi, le PS s’est vu accorder trois fois plus de circonscriptions que ce qu’il a pesé dans la présidentielle, tandis que le NPA se voit proposer trois fois moins que ce qu’il a pesé. Tout un symbole !
Dans les faits, l’Union populaire aurait souhaité une participation du NPA à la NUPES, mais sans possibilité d’existence politique réelle en son sein.
Nous constatons donc avec regret que l’UP a fait le choix de trouver un accord avec les composantes gestionnaires du système au détriment d’un accord avec le NPA, qui a pourtant répondu favorablement à la proposition de l’UP dès le début, et qui a poursuivi les discussions jusqu’au bout dans l’espoir d’aboutir à un accord.
Nous aurions pu nous mettre d’accord avec l’Union populaire, le PCF, et même EÉLV, mais nous ne pouvons pas valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites. Le NPA ne signera donc pas l’accord de la NUPES.
Le NPA organisera sa participation aux élections législatives lors d’un Conseil politique national qui se tiendra le 14 mai. En tout état de cause, nous appellerons à voter et soutiendrons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la NUPES, face auxquels nous ne présenterons pas de candidatEs. Dans d'autres circonscriptions, là où les conditions sont réunies, le NPA cherchera, face à des candidats labellisés NUPES incarnant une continuité avec le social-libéralisme, à faire entendre une alternative, avec des candidatures unitaires, issues du monde du travail et des quartiers populaires, représentant une gauche de combat, indépendante des institutions et du social-libéralisme.
Le 5 mai 2022"
« Décroissance Communiste Libertaire s'arrêteDénoncer les 1% les plus riches : une critique impuissante pour transformer la société ! »
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