• La critique de la valeur. Fil rouge du Capital - Alain Bihr

    Rares sont les lecteurs et les commentateurs du Capital qui ont su relever la présence en lui du concept de fétichisme. La grande masse des études auxquelles cette œuvre maîtresse de Marx a donné lieu ne mentionne pas même ce concept. Etant donné la difficulté qu’il présente, cette omission serait compréhensible sinon franchement excusable de la part des ouvrages de vulgarisation. Mais on le relève tout autant au sein de la plupart des études savantes qui lui ont été consacrées, dont le concept de fétichisme est absent voire délibérément écarté. Plus rare encore sont les auteurs à avoir saisi toute l’importance de ce concept dans Le Capital et avoir suivi et restitué tous les méandres de son développement dans cette œuvre [1]. Car – et c’est l’objectif de cet article que de l’établir sommairement – le développement de ce concept de fétichisme constitue bien l’un des axes structurants du Capital, l’un des ses fils conducteurs [2].

    Définition générale du fétichisme de la valeur

    D’une manière générale, par fétichisme de la valeur, Marx entend une double opération de réification et de déification des rapports capitalistes de production. La réification s’opère par confusion de ces rapports avec leurs supports matériels (valeurs d’usage, métal monétaire, moyens de production, titres de propriété, etc.), avec les objets, les choses, les dispositifs matériels, les signes dans et par lesquels les rapports de production se matérialisent et se signifient, qui leur servent donc de médiations physiques ou symboliques. Et cette réification se double d’une déification (d’une personnalisation surhumanisante) de ces mêmes objets, qui conduit à leur attribuer en tant que tels, substantiellement, des qualités, des propriétés, des vertus et des pouvoirs qu’ils ne doivent qu’à leur fonction de supports des rapports sociaux qui se trouvent réifiés en eux.

    Ce que Marx entend signifier par l’usage de ce concept, c’est que le monde économique capitaliste est véritablement d’essence religieuse, qu’il est un monde religieux sécularisé, mieux : réalisé en actes, en pratiques, en organisations, en institutions et bien évidemment en représentations, dans lequel les hommes ne sont pas soumis à leurs propres créatures divinisées seulement en pensée mais encore et bien plus dans la réalité même des rapports qui les lient entre eux par l’intermédiaire de leurs produits sociaux. Deux passages du Capital laissent clairement entendre cela.

    Le premier se situe au début de l’ouvrage, dans la dernière section du premier chapitre, consacré au fétichisme de la marchandise. Marx y établit clairement l’analogie entre l’univers marchand, apparence la plus superficielle sous laquelle se présente les rapports capitalistes de production, et l’univers religieux :

    « C’est [la valeur] un rapport social déterminé des hommes entre eux qui revêt ici la forme fantastique d’un rapport des choses entre elles. Pour trouver une analogie à ce phénomène, il faut la chercher dans la région nuageuse du monde religieux. Là les produits du cerveau humain ont l’aspect d’êtres indépendants, doués de corps particuliers, en communication avec les hommes et entre eux. Il en est de même des produits de la main de l’homme dans le monde marchand. C’est ce qu’on peut nommer le fétichisme attaché aux produits du travail, dès qu’ils se présentent comme des marchandises, fétichisme inséparable de ce mode de production. » [3]

    Le second passage se situe, au contraire, à la fin du Capital lorsque Marx entreprend l’étude synthétique des rapports de distribution, l’analyse de la répartition de la valeur formée, à travers laquelle l’ensemble de l’économie capitaliste se reproduit. C’est l’occasion pour Marx de railler la fameuse formule trinitaire, Terre-Capital-Travail, chère aux économistes vulgaires, dans laquelle il voit pour sa part le parachèvement du fétichisme économique. Et la métaphore religieuse resurgit à nouveau sous sa plume :

    « (…) c’est le monde enchanté et inversé, le monde à l’envers où monsieur le Capital et madame la Terre, à la fois caractères sociaux, mais en même temps simples choses, dansent leur ronde fantomatique. C’est le grand mérite de l’économie politique classique d’avoir dissipé ces fausses apparences et ces illusions : l’autonomisation et la sclérose des divers éléments sociaux de la richesse, la personnification des choses et la réification des rapports de production, cette religion de la vie quotidienne. » [4]

    Que le concept de fétichisme puisse ainsi se retrouver aux deux bouts du Capital est bien l’indice du fait qu’il en constitue un fil conducteur, un fil rouge.

     De la marchandise au capital

    Considéré dans son ensemble, Le Capital peut se comprendre comme une sorte de phénoménologie de valeur  : comme un exposé méthodique des différentes formes de la valeur. Mais Marx ne se contente pas d’enchaîner les différentes formes de la valeur, il vise plus fondamentalement à restituer la logique profonde de leur enchaînement. Et cette logique n’est autre que celle de l’autonomisation de la valeur, c’est-à-dire :

    • de son abstraction grandissante  : la valeur se détache de plus en plus de sa propre substance, le travail social, auquel elle imprime du même coup sa propre abstraction&nbsp ;; elle se pose ainsi, comme le dit Marx, en « abstraction in actu  », en abstraction pratique, en abstraction concrète ;
    • mais aussi de son opacité grandissante  : car, au fur et à mesure où elle se détache de sa substance, qu’elle n’apparaît comme simple forme historiquement déterminée du travail social pour se poser comme une réalité autonome, existant en et par elle-même, elle devient énigmatique et brouille toute l’intelligibilité des rapports sociaux (en l’occurrence capitalistes) de production.

    Telle qu’elle se trouve exposée dans Le Capital, l’autonomisation de la valeur se réalise à travers deux enchaînements successifs. Le premier nous mène de marchandise au capital à travers la médiation de la monnaie. Le second nous mène du capital réel au capital fictif à travers la médiation du capital industriel, du capital marchand et du capital de prêt (ou capital porteur d’intérêt). A chacune de ces étapes, avec l’autonomisation grandissante de la valeur se renforce aussi son fétichisme qui gagne, du coup, de nouvelles déterminations.

    Sous la forme la plus simple de la valeur, celle de la marchandise, le fétichisme consiste dans le fait que :

    • d’une part, la capacité qu’ont les marchandises de s’échanger les unes contre les autres n’apparaît plus comme le résultat de leur commune identité de produits différents d’un même acte social de travail mais comme le résultat d’une mystérieuse qualité interne qu’elles possèderaient de manière substantielle : la valeur ;
    • d’autre part, les proportions dans lesquelles les marchandises s’échangent les unes contre les autres n’apparaissent plus comme le résultat des rapports existant entre les quantités de travail social moyen (de « travail abstrait » dit Marx) nécessaires à leur production respective, mais comme l’expression des proportions dans lesquelles se manifeste en elles cette mystérieuse qualité substantielle qu’est la valeur.

    Avec la monnaie, le fétichisme tient dans le fait que la capacité que possède l’or (par exemple) de représenter et de mesurer la valeur de toutes les marchandises, en définitive la valeur en général, n’apparaît plus comme le résultat du processus historique et social de développement des rapports marchands ; elle semble au contraire la propriété intrinsèque de cette marchandise singulière, une sorte de qualité et propriété naturelle de sa valeur d’usage, du métal précieux dont se compose son corps. Tout se passe comme si l’or possédait par lui-même, en vertu de ses qualités ou propriétés intrinsèques de métal précieux, la capacité d’incarner la valeur de toutes les marchandises.

    Avec le capital, le fétichisme de la valeur consiste dans l’apparence d’autovalorisation de la valeur : dans la capacité apparente de l’argent à non seulement se conserver en tant que valeur mais encore à s’accroître en tant que valeur, à engendrer plus d’argent, par l’intermédiaire de la seule circulation de marchandises, selon le mouvement AMA’. Derrière cette apparence, Marx montre que le secret de la valorisation de la valeur réside dans la consommation productive de la force de travail et la formation consécutive d’une survaleur ou plus-value. C’est donc de l’occultation de ce processus que résulte le fétichisme du capitaliste. Et Marx de montrer comment cette occultation s’opère et comment, par conséquent, le fétichisme capitaliste, l’apparence d’autovalorisation du capital, se renforce au fil des formes successives du capital que son analyse passe en revue.

    Cette occultation s’opère déjà au sein même du procès immédiat du capital par l’intermédiaire de ce que Marx nomme la soumission réelle du travail au capital. A travers la coopération, la division manufacturière du travail, la mécanisation et finalement l’automation du procès de travail, le capital parvient à s’approprier toutes les puissances sociales du travail, en les séparant des travailleurs individuels aussi bien que du travailleur collectif et en les matérialisant dans un dispositif qui lui appartient en propre (le systèmes de machines, les infrastructures productives) et qui semble être son être propre (sous forme de capital fixe), bref en les présentant comme sa puissance productive propre. Si bien que, dès le procès de production, le capital apparaît comme une puissance productive autonome, possédant son corps productif propre (le système des machines), son cerveau propre (dans le procès automatisé), son mouvement propre (transformant la loi de la valeur en loi technique du procès de travail), dominant le travail vivant de tout son poids de travail mort accumulé.

    Le procès de circulation du capital va venir renforcer la représentation mystificatrice du capital comme puissance autoproductrice. D’une part, dans la circulation du capital, le procès de production passe au second plan et se trouve occulté comme tel ; le procès de production semble n’être plus qu’un simple détour et une simple annexe du procès de circulation qui apparaît comme le véritable procès du capital.

    D’autant plus que, d’autre part, même si le procès de circulation ne produit ni valeur ni plus-value, il apparaît néanmoins comme le lieu et le moment de leur création puisque c’est en lui qu’apparaissent, que se manifestent comme telles la valeur et la plus-value nouvellement formées dans le procès de production, c’est en lui qu’elles se réalisent en argent, qu’elles se posent dans leur forme autonome. La circulation apparaît ainsi comme le véritable procès du capital, puisque c’est en lui qu’il se manifeste comme valeur se valorisant. Apparence fétichiste que conforte l’incidence du temps de circulation et des frais de circulation sur la valorisation du capital, incidence purement négative (limitative) sans doute, mais qui n’en n’accrédite pas moins l’idée que la valorisation du capital est l’oeuvre du procès de circulation.

    Enfin, il se produit dans le procès de circulation un phénomène analogue à celui précédemment mentionné à propos du procès de production. De même qu’au sein de ce dernier le capital s’approprie l’ensemble des puissances sociales du travail en les faisant apparaître comme ses puissances propres, le capital semble assurer par son procès de circulation, par l’entrelacement entre ses multiples fragments autonomisés (les capitaux singuliers), l’unité dans l’espace et le temps du procès social de (re)production. Autrement dit, l’unité de ce procès qui, dans toute société, résulte de la coopération entre les différents travailleurs individuels, collectifs de travail, unités productives, etc., prend ici la forme de l’unité du capital social. C’est par ce dernier seul, par le processus incessant d’échanges entre ses différents fragments, que paraissent désormais se réaliser la continuité et la reproduction de l’acte social de travail, et non l’inverse.

     Du capital réel au capital fictif

    Le fétichisme de la valeur s’aggrave encore avec les formes du rapport capitaliste qui se déploient sur la base de l’unité des procès de production et de circulation du capital. Tout d’abord, avec les formes profit et taux de profit. En apparaissant comme excédant de la valeur réalisée au terme du procès de production et de circulation sur la valeur dépensée dans ce procès, le profit occulte désormais totalement sa nature de surtravail non payé ; tandis qu’en se rapportant à la totalité du capital avancé, sans distinction aucune de ses fractions composantes (constante et variable, fixe et circulante, productive et improductive), le taux de profit fait du même coup apparaître le capital comme sa source unique : c’est tout le capital et rien que le capital qui semble produire la plus-value.

    Avec la formation d’un taux de profit moyen, l’occultation et la mystification du rapport capitaliste propres au fétichisme capitaliste franchissent un nouveau degré supplémentaire. Avec la péréquation de la masse totale de la plus-value formée entre l’ensemble des capitaux en fonction, dont résulte le profit moyen, la valorisation de chaque capital singulier n’a apparemment plus aucun rapport avec la qualité et la quantité du travail vivant qu’il met directement en oeuvre, ni par conséquent avec l’exploitation du travail vivant qu’il organise. Tout se passe comme si toute somme d’argent avancée dans le procès de reproduction trouvait désormais à se valoriser en tant que telle, quelle que soit la branche de production dans laquelle elle se trouve avancée et quel que soit le type de travail qu’elle met en oeuvre. En somme, avec la formation du taux de profit moyen, le capital acquiert une forme sous laquelle il apparaît capable de se conserver et de s’accroître en tant que valeur du seul fait, apparemment, de sa qualité de valeur :

    « Et dans cette forme complètement aliénée du profit, et dans la mesure où la configuration du profit en dissimule le noyau interne, le capital acquiert de plus en plus une figure objective et, de rapport qu’il est, se transforme de plus en plus en chose, mais en chose qui a incorporé le rapport social, qui l’a absorbé, en chose qui se comporte vis-à-vis de soi-même comme pourvue d’une vie et d’une autonomie fictives, être à la fois perceptible et immatériel. » [5]

    Cette réification du rapport capitaliste et cette personnification des formes réifiées qu’il prend s’accroissent encore avec l’autonomisation d’une partie du capital social dans le procès de circulation, autrement dit avec la formation du capital marchand. Dans le profit marchand (commercial ou bancaire), toute trace d’un rapport d’exploitation, d’un procès entre capital et travail, a disparu, puisque la valorisation du capital procède ici (en apparence du moins) de la simple circulation des marchandises.

    A fortiori en est-il ainsi en ce qui concerne le capital de prêt (le capital financier) qui se manifeste comme valeur capable de se développer par elle-même en une somme de valeur supérieure, sans médiation ni d’aucun procès de travail ni même d’aucun rapport marchand, d’aucun échange entre argent et marchandise comme c’est encore le cas au sein du capital marchand. La réification du rapport capitaliste et la personnification de la forme réifiée qu’il prend, et avec elles le fétichisme de la valeur, sont alors à leur comble :

    « Avec le capital porteur d’intérêt, le rapport capitaliste atteint sa forme la plus extérieure, la plus fétichisée. Nous avons ici A - A’, de l’argent produisant de l’argent, une valeur se mettant en valeur elle-même, sans aucun procès qui serve de médiation aux deux extrêmes (…) Dans le capital porteur d’intérêt se trouve achevée l’idée du fétiche capitaliste, la conception qui attribue au produit accumulé du travail, fixé comme argent, la force de produire de la plus-value grâce à une qualité secrète, innée, de façon purement automatique et suivant une progression géométrique (…). » [6]

    Mais le fétichisme de la valeur peut poursuivre sa route au-delà du capital réel, sous la forme de la constitution de capital fictif. On forme un tel capital en considérant que tout titre de propriété (mobilière ou immobilière) ou tout titre de crédit (une créance quelconque), qui garantit à son titulaire un revenu, constitue un capital équivalent au capital de prêt qui, avancé au taux d’intérêt courant, rapporterait un tel revenu. La valeur-capital fictive ainsi constituée va permettre d’échanger ces titres et de spéculer sur leur cours, en donnant ainsi lieu à une économie fictive au sein de laquelle peuvent se réaliser de somptueuses ‘plus-values’ spéculatives comme s’engendrer de retentissantes ‘moins-values’ lors des krachs qui la ponctuent périodiquement. Dans la valorisation d’une somme d’argent par un processus (la circulation de titres de propriété ou de crédit et par la spéculation sur leur cours) qui ne passe plus, ni directement ni même indirectement, par le procès de production, qui se valorise non plus par l’échange de valeurs réelles (de marchandises) mais par l’échange de valeurs fictives (les valeurs de capitalisation des titres), toute intelligence de la nature et de la source de la valeur et de la valorisation devient impossible. Et l’apparence d’autovalorisation de la valeur, la croyance en la capacité de l’argent de générer par lui-même indéfiniment de l’argent atteint ici son point culminant :

    « Ainsi, il ne reste absolument plus trace d’un rapport quelconque avec le procès réel de mise en valeur du capital et l’idée d’un capital considéré comme un automate capable de créer de la valeur par lui-même s’en trouve renforcée. » [7]

     Conclusion

    Je conclurai brièvement mon article en signalant que l’usage du concept de fétichisme par Marx ne se limite nullement à sa seule critique de l’économie politique. On le retrouve implicitement ou même explicitement utilisé par Marx dans son analyse critique d’autres formes sociales fétichisées, telles que l’Etat, le droit, la société civile, l’individualité privée, la nation, etc.

    C’est qu’il y a fétichisme chaque fois que le produit de l’activité sociale des hommes se fixe et se fige dans une forme où il s’autonomise par rapport à eux en une réalité qui les domine et les opprime et semble leur être extérieure et supérieure. Autrement dit, chaque fois qu’il y a aliénation de l’activité humaine. Le concept de fétichisme renvoie donc en définitive à la compréhension de la réalité sociale comme praxis, c’est-à-dire comme production, comme rapport conflictuel et dynamique entre sujet et objet, acte et œuvre, qui est au cœur de la pensée de Marx et qui en fait toute l’originalité épistémologique tout en lui assurant sa portée critique.

    Notes

    [1] Parmi les rares exceptions de langue française, il convient de mentionner J.-M. Vincent, Fétichisme et société, Anthropos, 1973 ; J. Martine, L’or, la parole, l’Etat. Critique marxiste des fétiches, Anthropos, 1983 ; A. Artous Antoine, Le fétichisme chez Marx, Syllepse, 2006 ; A. Bihr, La logique méconnue du ’Capital’, Lausanne, Page deux, 2010.

    [2] Cet article complète celui paru sous le titre « Le concept de capital chez Marx » dans le numéro 9 de la revue ¿ Interrogations ?

    [3] K. Marx, Le Capital, Paris, 1948-1960, tome 1, page 85.

    [4] K. Marx, Le Capital, Paris, 1948-1960, tome 8, pages 207-208 ;

    [5] K. Marx, Théories sur la plus-value, Paris, 1974, tome 3, page 570.

    [6] K. Marx, Le Capital, Paris, 1948-1960, tome 7, pages 55-56 et 62-63.

    [7] Id., page 129

    Pour citer l'article

    Bihr Alain, « La critique de la valeur. Fil rouge du Capital », dans revue ¿ Interrogations ?, N°10. La compétence, mai 2010 [en ligne], http://www.revue-interrogations.org/La-critique-de-la-valeur-Fil-rouge (Consulté le 11 février 2016).

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