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POURQUOI TOU.TE.S LES MILITANT.E.S DE GAUCHE DEVRAIENT CONNAITRE GRAMSCI (+dossier du site ContreTemps)
La gauche se divise ou oscille entre stratégies électorales et luttes sociales. Cependant, actuellement, aucune des deux ne parvient à l'emporter. Ceci faute d'une adhésion en déclin, que ce soit au niveau des votes et des adhésions aux partis politiques, où des effectifs dans les manifestations et les syndicats. Parmi les raisons de ce manque d'effectifs se trouve sans nulle doute une perte d'hégémonie du socialisme-communisme en tant que projet politique, univers de sens et mode de vie. Surinvestie dans le travail institutionnel, politique et syndical, la gauche néglige une stratégie d'hégémonie culturelle, tandis que celle-ci semble reprise avec un certain succès par un de ses pires ennemis : l'extrême droite. La gauche doit donc renouer avec la pensée de Gramsci pour réévaluer sa stratégie et s'ouvrir des possibles, aussi bien sur le plan électoral que celui des luttes, mais aussi pour re-créer les embryons de contre-société, qui porterons en les germes de la société à construire après la chute du capitalisme.
POURQUOI TOU.TE.S LES MILITANT.E.S DE GAUCHE DEVRAIENT CONNAITRE GRAMSCI :
D'un côté, nous avons une gauche électorale et institutionnelle qui cherche à agréger les voix pour se faire élire, qui peut se déconnecter des masses une fois une place, et qui se heurte à un plafond de verre lui bloquant la possibilité d'accéder à la majorité présidentielle et parlementaire.
De l'autre, nous avons une gauche des mouvements sociaux qui peine à les embrayer et leur donner de l'ampleur, et qui constate une perte d'effectifs, y compris dans ses organisations de lutte.
S'installe un pessimisme croissant et désillusionné, fruit d'une dépolitisation massive, et agrémenté d'une offensive idéologique de la droite et de l'extrême droite.
Devant le verrou qui semble bloquer l'avancée de la gauche, la clé se trouve peut-être dans la pensée d'Antonio Gramsci.
Ce dernier est en effet notamment connu pour être le théoricien de "l'hégémonie culturelle" et de la "guerre de position", comme opposé et complément de la "guerre de mouvement" et la "prise de pouvoir insurrectionnelle".
Pour gagner la gauche ne peut en effet se contenter d'être un peuple en colère qui descend dans la rue quand la coupe est pleine et vote tous les 5 ans, ni d'être un mouvement minoritaire qui espérerait prendre le pouvoir à l'issue d'une séquence de grève générale, sans préalablement gagner une légitimité de masse, non pas seulement contre celle du gouvernement et des capitalistes, mais en faveur de son projet politique propre.
Tout comme elle le fut jadis en de nombreux pays (notamment : Première Internationale en Europe 1864-76, CGT en France et SPD en Allemagne fin XIXème/début XXème, CNT-FAI Espagne 1936, PCF en France après la seconde guerre mondiale, ou plus récemment Chiapas, Rojava), elle doit redevenir une contre-société.
Une contre-société, c'est l'embryon d'un "monde nouveau" amené à remplacer l'ancien, ce qui signifie à la fois un tissu de contre-pouvoirs, d'organisations de lutte et de solidarité directe, d'associations culturelles et de loisirs, implantées dans les entreprises et les quartiers voire les villes, mais aussi un univers symbolique, des manières de percevoir et de ressentir qualitativement différentes.
La lutte pour l'hégémonie culturelle socialiste-communiste, regroupant auto-organisation concrète du prolétariat et bases objectives et subjectives d'un projet de société, constitue certainement le pont reliant les deux pôles des luttes sociales et institutionnelles et l'élément incontournable d'une stratégie victorieuse d'abolition du capitalisme.
Bien qu'insuffisant en soi, connaître la pensée de Gramsci constitue donc un incontournable de la formation militante de gauche au XXIème siècle. Le dossier présent sur le site de ContreTemps nos fournit la matière de départ pour avancer dans cette voie.
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