• FAUT-IL LUTTER CONTRE LE PRODUCTIVISME ?

    REFLEXION SUR LES CONCEPTS DE LA PRODUCTION ET LEURS ENJEUX SOCIAUX ET POLITIQUES

     

    I INTRODUCTION

    Il apparaît important, au regard de la crise écologique et de la reconnaissance des limites naturelles de la planète, de s’interroger sur la place occupée par les activités de production dans les sociétés industrielles technologiquement avancées. Cette interrogation, soulevée par les mouvements écologistes depuis plus de 50 ans, entretient néanmoins certaines confusions, qu’il conviendrait de clarifier. La première est celle définie dans l’article « Société de Consommation ou Société Marchande ? », qui consiste à développer une critique de la consommation ou une critique de la dynamique marchande. La seconde, figurant dans la conclusion du même article, consiste dans une réflexion sur le rapport que nous entretenons avec la nature et ses conséquences. Elle repose sur les implications du choix d’une une vision anthropocentrique et utilitariste, ou d’une vision interactionniste et partenariale (Marcuse, Kovel). La troisième confusion entretenue dans la critique écologiste, qui sera développée dans cet article, concerne ce que l’on nomme généralement la « critique du productivisme ». Il apparaît en effet que la confusion dans les termes employés dans ce débat n’aide pas toujours ses participants à discerner les enjeux et les conséquences politiques qui le structurent. Cet article aura donc pour objectif d’aborder plus en détail le langage et les concepts utilisés pour aborder la problématique de la production et ses limites, pour ensuite replacer la manière dont ces termes se composent et s’inscrivent dans des visions et des projets politiques sensiblement différents, et parfois totalement contradictoires.

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  • Quelle critique de la société industrielle ?

    I QU’EST-CE QUE L’INDUSTRIE ?

    Le terme d’ « industrie » désigne les activités qui ont pour fin la transformation des matières premières en biens de consommation par le moyen de divers sources d’énergie (humaine, animale, électrique, thermique, hydraulique, éolienne).

    Outre les évolutions techniques de l’industrie, comme la mécanisation, la programmation et l’automatisation, on constate plusieurs phases dans l’organisation du travail : le Taylorisme, qui consiste dans l’Organisation Scientifique du Travail(OST), et permet des gains de productivité ; le Fordisme, consistant pour sa part dans la production en série, et impliquant des économies d’échelle, c'est-à-dire une diminution des coûts de production à l’unité par l’organisation centralisée de la production de masse. Notons aussi certaines innovations managériales comme la rotation des taches, la participation des salariés, sous forme de suggestions, à certains aménagements de poste, à des stratégies d’entreprise. L’industrie, outre les critères de bases définis précédemment : productivité, usage de machines, production en série, est capable d’évoluer tant au niveau technique, en fonction du développement de la recherche, de la science et de ses applications, qu’au niveau de son organisation sociale.

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  • L'écologie est-elle réductible à une question de santé ?

    INTRODUCTION : LES PROBLEMATIQUES ABORDEES PAR L’ECOLOGIE

    La critique écologiste traite principalement des problèmes de toxicité, de pollution, d’épuisement des ressources et de gaspillage, d’usage de produits chimiques, de modifications génétiques et du réchauffement climatique, de l’emprunte écologique laissée par les activités humaines (il s’agit en réalité d’une emprunte anthropologique plus qu’écologique). Parfois cette critique de la société industrielle et technologique s’accompagne d’une critique de l’inauthenticité du monde sociale contemporain et d’une fétichisation maladroite du « local » au détriment du global. Nous avons déjà consacré quelques articles à la déconstruction de telles postures cosmologiques, dont le contenu et la portée profitent davantage à l’extrême droite conservatrice qu’aux mouvements progressistes [1].

    Généralement, nous préférons parler de Décroissance car ce terme, plutôt que de laisser penser à un verdissement du mode de production et de consommation accompagné d’une gestion politique bienveillante, s’attaque à la logique économique basée sur l’expansion et l’intensification illimitée de la production, et ce à des fins marchandes et d’accumulation financière ; et indique un chemin, une voie à suivre pour la société future, dont il s’agit d’en être les acteurs plutôt que de la subir de plein fouet. D’autre part, ce terme semble encore appartenir à la sphère de la critique et échapper à la sphère du pouvoir, du fait qu’aucune formation politique à prétention gouvernementale ne semble actuellement en mesure de s’en emparer. Il existe certes un Parti Pour La Décroissance, mais ce parti s’oriente plus vers ce qu’il nomme les effets de masse critique, ce qui s’apparente plus à une stratégie d’influence et de changement social par le bas qu’a une démarche d’aspiration gouvernementale.

    Mais ce texte ne parlera pas ici de décroissance. Dans le propos qui suit, nous développeront une autre approche, dont le but sera d’analyse la possibilité de décliner les problématiques de l’écologie sur le plan de la santé et d’en saisir les apports potentiels sur le plan théorique et pratique. Nous commencerons d’abord par définir ce qu’est pour nous une éco-logie, avant de comparer ses contenus avec ceux de l’approche en termes de santé. 

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  • Le Bilan Carbone est-il un indice pertinent ?

    Comment est-il calculé ?

    Dans cet article, il sera question du calcul du « Bilan Carbone Personnel ». Le bilan carbone personnel est calculé en fonction de la consommation énergétiques de chaque personne en fonction de son logement (surface, équipements, consommation énergétique), des moyens de transports utilisés (voiture, moto, vélo, avion, transports en commun, en prenant en compte les kilométrages parcourus), l’alimentation (quantité de viande, fruits, légumes, produits laitiers, boissons, ainsi que de la provenance de ces aliments), ainsi que de la consommation de biens (outils, biens technologiques, meubles, vêtements, équipements divers). Il peut permettre de peut permettre de mieux évaluer sa consommation énergétique personnelle, de réajuster ses pratiques de consommation en fonction de cette évaluation, et ainsi favoriser la réduction des émissions de carbone par tête. Néanmoins, la manière – relativement grossière – dont est calculé le bilan carbone personnel comporte un certain nombre de limites.

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