théorie critique et émancipation radicale
A défaut d'une classe combattive, la lutte que doivent mener les révolutionnaires n'est pas une lutte pour gagner le pouvoir (une lutte de mouvement), mais une lutte pour l'émancipation de la classe exploitée vis-à-vis de la culture dominante (une lutte de position). Cette "lutte de position" suppose non de concentrer les forces révolutionnaires dans les institutions politiques, les élections et le jeu parlementaire, ou le combat face à l'Etat, mais d'inscrire une présence et d'exercer une influence au sein de la vie quotidienne.
Bien entendu, la lutte contre l'"hégémonie culturelle" des classes dominantes n'exclut pas totalement les affrontements face à l'Etat. Cependant, la finalité de ces affrontements ne sera pas, comme dans la "lutte de mouvement", de faire plier l'Etat. A travers ces luttes, il s'agit de développer et de valoriser un ensemble d'attitudes, de pratiques, de savoirs, d'expériences, et manières de percevoir, qui constitueront des points d'appui au développement d'une culture nouvelle, émancipée de l'hégémonie des classes dominantes.