• Législatives 2024 - Soutenir et construire le Nouveau Front Populaire !

    Face à une Macronie affaiblie et une gauche divisée, le RN à réalisé des scores écrasants aux Européennes. Suite à cela, E. Macron à pris la décisions de dissoudre l’assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives fin juin. Face à l’urgence que constitue la possibilité du RN à l’Élysée, les gauches se sont rassemblées en un Nouveau Front Populaire afin de faire barrage à l'extrême droite. Quelles sont donc nos chances de l’emporter et quelles sont les axes stratégiques à envisager pour repousser le RN et construire le socialisme dans la durée ?

     

    PLAN

    1 L’échec de la Macronie

    2 La menace de l’extrême droite

    2.1 Les votes à l’assemblée

    2.2 Les politiques dans les mairies RN

    2.3 L’influence au sein des corps répressifs d’État

    2.4 Le tableau dessiné par le RN

    3 Les prémisses d’un espoir à gauche !?

    3.1 L’étendue du Nouveau Front Populaire

    3.2 Le rôle du Nouveau Front Populaire en fonction du scénario des législatives

    3.3 Axes stratégiques

    3.3.1 Stratégie Immédiate : faire élire !

    3.3.2 A Court terme : mouvement social et luttes !

    3.3.3 A Moyen terme : Hégémonie culturelle !

    3.3.4 Sur le Long terme : Critique de l'économie politique !

     

     

    1 L’échec de la Macronie

     

    La Macronie s’était fait élire en 2022 grâce au renfort du bloc de gauche. Cependant, elle n’a pas constitué un barrage à l’extrême droite, une pause immobiliste, ou un ralentissement de l’offensive libérale pour s’occuper sérieusement des libertés, du social et du climat. Au contraire, elle a d’entrée de jeu accéléré les réformes libérales, à l’image de la réforme de la retraite.

    Comprenant que son bloc social de renfort lui échappait dorénavant, elle est partie s’aventurer sur la recherche d’un appui dans les franges réactionnaires. Son glissement droitier va bien au-delà du comportement autoritariste multipliant les passages en force à coup de 49.3. Elle n’a pas seulement joué la carte du durcissement progressif vers un possible État d’exception. A travers une série de mesure phares, elle a également poursuivi et amplifié la promotion d’un discours et d’une structure de valeurs que l’on retrouve chez les droites conservatrices et extrêmes.

    Se rendant compte que la frange droitière du peuple préfère l’original à la copie, la Macronie se cache aujourd’hui derrière la rhétorique de la République face aux extrêmes et de la menace de la ruine économique. Elle tente de faire de la gauche réformiste une figure d’épouvantail, au point de ne plus comprendre les repères politologiques les plus élémentaires en matière de classification des gauches. Ne tombons pas dans ce piège, véhiculé par la Macronie et plusieurs médias.

     

    2 La menace de l’extrême droite

     

    En parvenant toujours à duper une partie de la population au moyen d’une stratégie de dédiabolisation, et en tablant sur une série de votes fragmentaires capables d’occulter la majorité des problèmes écologiques et sociaux pour obtenir plus de sécurité dans la rue et les lieux d’habitation, le RN parvient à attirer à lui le tiers des suffrages exprimés. Si une partie de la population se fait duper par de pseudo promesses sociales émanant du RN, il ne fait pas s’y tromper, le RN est et reste le pire ennemi des travailleurs.ses, et des classes populaires.

     

    2.1 Les votes à l’assemblée

     

    A l’assemblée, le RN à voté contre l’augmentation du SMIC, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre le blocage des prix sur les produits de première nécessité, conte la revalorisation des pensions de retraite, des salaires des fonctionnaires, contre la gratuité des cantines, contre le gel des prix des loyers, contre la gratuité des premiers mètres cubes d’eau, contre le rétablissement de l’ISF, la taxation des revenus supérieurs à 3 millions d’€, la taxation des super-profits, contre l’augmentation de la TVA sur les produits de luxe, contre l’augmentation des moyens de lutte contre la fraude fiscale, et la liste est encore assez longue, incluant également des refus de moyens pour les services publics, le féminisme, le climat. [1]

     

    2.2 Les politiques dans les mairies RN

     

    Les expériences de gestion municipales récentes du RN ont été l’occasion de fournir des exemples de ce que serait la France avec ce parti au pouvoir. Au niveau économique et social : Augmentation des salaires des maires, mais coupe des budgets sociaux, coupe des subventions aux associations sociales, diffamations, pressions et menaces sur les oppositions municipales, fermeture de centres sociaux pour coupes budgétaires. Au niveau idéologique : suppression des repas de substitution dans les cantines, rues renommées pour être plus conformes à l’idéologie, refus de commémoration d’événements historiques en lien avec l’esclavage, votre contre des budgets pour l’égalité femme-homme. En termes de gestion du personnel municipal : remise en cause des 35 heures pour les agents municipaux, surcharge de travail, hausse des accidents de travail. Politique vis-à-vis des syndicats : attaques contre les syndiqués et représentants du personnel, restriction des libertés de diffusion syndicale, diffamation de tracts syndicaux, remise en cause des bails gratuits des syndicats dans les bourses du travail avec exigences de paiements non tenables, en guise de tentatives d’expulsion.

    Mais le RN c’est aussi la dédiabolisation ? Mais sous les radars : recrutement de membres de collaborateurs au sein de l’extrême droite radicale. Et enfin, le fond de commerce : augmentation des dépenses pour le suréquipement de la police, la vidéosurveillance généralisée. C’est sans compter l’irréprochabilité de certains membres investis par le RN : diffamations, pressions, harcèlement moral, sexiste, corruption, etc. Tandis que médias, macronistes et RN se déchaînent sur les cas de personnalités de la gauche, les cas de ces élus RN et de leurs sales histoires restent sous silence. [2]

     

    2.3 L’influence au sein des corps répressifs d’État

     

    Le RN dispose d’une certaine influence au sein des corps répressifs d’État. S’il arrivait au pouvoir, il disposerait ainsi de l’appui d’une grande partie de la police et de l’armée. En effet, Le vote RN dans la police et l’armée ne sont pas nouveaux. Les études montrent cependant une adhésion déclarée en hausse, aux alentours de 50 à plus de 60 % [3]. Récemment, Jordan Bardella à reçu une médaille de la part d’une compagnie de CRS [4]. Il faut aussi se remémorer le soutien récent de Marine Le Pen à la tribune des généraux, signée par plus d’un millier de militaires, dénonçant le « chaos croissant » en France et menaçant d’intervenir face à celui-ci [5]. Tout ceci ne présage rien de bon !

     

    2.4 Le tableau dessiné par le RN

     

    Rien de bien nouveau pour les personnes informées, mais une déconvenue pour les tenants de la dédiabolisation. Les éléments précités, et d’autres encore trouvable dans de nombreux articles et médias d’analyse, brossent le tableau d’une structure comportant des similitudes avec celle du fascisme : un discours pseudo-social adossé à des mesures antisociales et libérales, une offensive idéologique réactionnaire, une démarche de lutte contre le syndicalisme, des dépenses démesurées en matière sécuritaire et d’armement, un appui dans des corps répressifs d’Etats prêts à agir et des accointances persistantes avec l’extrême droite radicale. Il n’est pas question de dire ici que le RN sera l’exacte réplique du fascisme, l’histoire ne se répète pas et il existe un panel de modes de gouvernements d’extrême droite dans l’histoire et dans le monde actuel desquels il peut s’inspirer. La différence avec la majorité de ces modèles quasiment tous assumés libéraux, à l’exception du fascisme originel, c’est la tentative de récupération du vote ouvrier et prolétaire par un discours en apparence favorable au pouvoir d’achat, qui, dans le programme et dans les votes, se révèle comme un écran de fumée. La classe ouvrière ne doit pas s’y tromper, le RN reste son pire ennemi !

     

    3 Les prémisses d’un espoir à gauche !?

     

    Pour contrer la menace que représente le RN, aucune des gauches ne peut à l’heure actuelle l’emporter seule. Les gauches n’ont pas d’autre choix que de se rassembler et de faire front. Seule l’unité la plus large permettra de mobiliser les capacités de la gauche à faire barrage. Cependant, faire barrage ne signifie pas simplement empêcher le RN d’accéder au pouvoir. Il ne s’agit pas de gagner le pouvoir pour faire de l’immobilisme, encore moins de la trahison. Il s’agit de mettre en œuvre un programme de réformes économiques, sociales, écologiques et démocratiques, qui améliorent la qualité de vie de la majorité de la population tout en posant les jalons d’une transition de nos modes de vies prenant en compte les nécessités induites par le changement climatique, la diminution des ressources naturelles, ainsi que les risques techno-sanitaires majeurs du mode de production industriel.

     

    3.1 L’étendue du Nouveau Front Populaire

     

    Contrairement à la NUPES, qui s’est vue délimitée à un arc gauche réformiste-radicale / centre-gauche gestionnaire, le Nouveau Front Populaire (NFP) à rassemblé très large, du centre gauche à une partie du mouvement marxiste et libertaire. De plus, il ne s'agit plus simplement, comme l'était la NUPES, d'un front de parti. Nombre d'associations et la majorité des syndicats combatifs appellent à voter NFP.

    Le positionnement des syndicats concernant l'appel au vote est particulièrement intéressant. Peut-on, comme dans les cas précédents, assimiler ceci à une rupture de la charte d'Amiens ? Dans la mesure où nous avons affaire, face à deux candidatures bourgeoises dangereuses pour les travailleurs.ses, à une candidature unique de toute la gauche (sauf LO&co et les Anarchistes les plus inflexibles), et non un choix entre plusieurs gauches, il n'y a pas là grande indépendance à marquer. L'indépendance devra cependant perdurer à un autre niveau, celui des luttes pour les acquis et conquêtes sociales.

    En effet, les élus, seuls, se trouvent propulsés dans un vis-à-vis direct avec les représentants de la classe bourgeoise ne reconnaissant pas leur légitimité. Ils sont en soi vulnérables et impuissants face aux assauts du patronat national et international. A l'assemblée et éventuellement à Matignon, ils ne disposent, pas, par eux-mêmes, des moyens ni des appuis pour légiférer de manière efficiente. Seule une structuration et une mobilisation sociale durable, à travers les associations et syndicats de lutte sociale, peut doter le NFP des capacités politiques effective à réaliser des progrès sociaux. Ainsi, si le Nouveau Front Populaire s'est construit à l'initiative des partis politiques, il ne doit cependant pas rester sous l'égide du politique. Le NFP ne doit donc pas rester une simple machine électorale comme le furent LFI, l'UP puis la NUPES. Il doit se décliner en un mouvement social.

    Mais il ne peut pas non plus être conduit par les directions des organisations syndicales et associatives. Si les politiques, seuls, sont impuissants face au patronat, il en va de même des représentants syndicaux. Seuls, ils ne peuvent faire le poids et se voient contraints de reculer.

    Les représentants politiques et syndicaux ont donc besoin d'une mobilisation conséquente de la base pour être en mesure de dicter le ton face à la classe bourgeoise. Cependant, ils restent exposés directement. Leur confier les rennes du mouvement constitue donc un risque. Les pressions constantes exercées par le camp adverse, le problème de l'embourgeoisement et de la bureaucratisation liés à la routine de l'installation au pouvoir est susceptible, (et ceci s'est régulièrement vérifié dans l'histoire) de diminuer progressivement la combativité des représentants et de les rendre plus timorés. Pour cette raison, il est important de développer l'autonomie, l'auto-réflexion et l'auto-activité des masses, ainsi que les formes de démocratie directe, à travers une multiplicité d'espaces (comités, assemblées, conseils) permettant au prolétariat de se regrouper. Seule une telle autonomie permettra de faire vivre la démocratie au sein du mouvement et de transformer la dialectique direction-base en base-mandatés.

     

    3.2 Le rôle du Nouveau Front Populaire en fonction du scénario des législatives

     

    A l'heure actuelle, le NFP n'en est qu'à son démarrage. Les législatives n'ont pas encore eu lieu. On ne sait quelle sera la composition de l'assemblée, qui sera appelé premier ministre. Si l'on se fie aux estimations réalisée par les différents instituts de sondages, plusieurs scénario sont possibles, dont celui qu'aucun des blocs ne parvienne à dégager une majorité absolue. Dans ce cas, trois possibilités :

    1) le risque d'une coalition RN+Ciottistes+LR(+opportunistes du centre) avec un premier ministre issu d'une de ces formations,

    2) celui du maintient de la Macronie (éventuellement coalisée avec LR) en tant que minorité d'arbitrage et de blocage,

    3) celui de la crise politique, liée au fait d'une situation ingouvernable, rendant la démission de Macron et de nouvelles élections présidentielles nécessaires. Ce scénario peut se combiner avec le précédent. Macron peut décider de gérer la crise en attendant la possibilité d'une nouvelle dissolution, puis de démissionner pour convoquer de nouvelles présidentielles et législatives au moment où le vent lui serait le plus favorable (si cela est encore possible).

    Ainsi, le NFP n'a que peu de chances d'être majoritaire à l'assemblée (même si les annonces des sondages comportent des marges d'erreurs, sont l'expression d'une situation à un instant T et peuvent varier en fonction des événements, constituent des événements en eux-mêmes susceptibles de changer la donne). Il est donc nécessaire d'essayer de réaliser cette possibilité.

    Un autre scenario serait celui d'une minorité dominante, qui lui permettrait d'obtenir un premier ministre et de gouverner. Ce scénario s’avérerait complexe à gérer sans majorité à l'assemblée pour légiférer. Le dénouement en serait à double tranchant pour 2027 : incapacité de la gauche (ce qu’avanceraient ses adversaires pour la discréditer), ou nécessité de lui donner les moyens pour réaliser son programme (ce qu'elle ferait valoir).

    Le scénario le plus probable, celui que laissent présager les sondages, est celui d'une opposition conséquente représentant entre le quart et le tiers de l'assemblée. Pour convaincre d'ici 2027, il serait donc nécessaire, dans ce cas, d'éviter de reproduire les erreurs de la NUPES. Le Nouveau Front Populaire doit se maintenir. Il doit éviter les divisions opportunistes, les scandales. Il doit montrer le visage d'une opposition indivisible, fidèle à son programme et résolument combative.

    Enfin, reste à étudier le scénario du pire : celui d'une arrivée du RN au pouvoir, avec majorité à l'assemblée. Dans ce cas, la gauche devra faire face à de nombreux problèmes : se maintenir dans une dynamique de lutte dans un climat de sidération et de démoralisation générale, les tentatives d'insurrection minoritaires inconsidérées d'une frange radicale de la gauche, les risques de durcissement de la répression et de dissolutions en cascade des organisations du mouvement social. Notre réponse, dans un tels scénario, devra être l'unité des organisations du NFP et alliés, l'investissement des structures de masse, une solidarité inconditionnelle et inébranlable entre ces structures et avec ses membres, une réaction collective mesurée, juste ferme et vive, dès les premiers jours de gouvernement et face à tout attaque envers une des structures du NFP.

     

    3.3 Axes stratégiques

     

    Pour résister au RN et changer la société, il faut une stratégie de construction plus élaborée que ce qui se discute actuellement.

     

    3.3.1 Stratégie Immédiate : faire élire !

     

    De manière immédiate, l'heure est à la construction du NFP sur son pendant électoral. Il est nécessaire de construire un outil politique efficace avec un programme, une base militante pour aller à la rencontre des classes populaires, et de faire voter pour celui-ci, en 2024, et avec en vue l'élection de 2027. Ceci, le NFP actuel l'a réalisé en partie. Il doit le maintenir et le développer.

     

    3.3.2 A Court terme : mouvement social et luttes !

     

    Mais comme nous l'avons vu, une telle construction est part trop limitative. À court terme, disons dans les 3 à 8 ans à venir, il sera nécessaire de se concentrer sur la construction du mouvement social. Celui-ci à besoin d'être redynamisé, de gonfler ses effectifs, notamment syndicaux. Dans les entreprises comme à l'échelle nationale, doivent se construire davantage de mobilisations, que ce soit pour défendre les acquis, reprendre ce qui été perdu, et obtenir de nouvelles conquêtes sociales, démocratiques et écologiques. Cela seul permettra de répondre aux crises et à l'urgence ressentie par les parties prolétarisées de la population.

     

    3.3.3 Moyen terme : Hégémonie culturelle !

     

    Cependant, à moyen terme, il ne sera pas possible de se limiter aux seules luttes de mouvement. Nous devons envisager une stratégie Gramscienne de « Guerre de position ». Cette stratégie consiste dans la conquête d'une hégémonie culturelle de gauche au sein de la classe ouvrière/prolétaire et du « bloc social-historique » (l'ensemble des catégories sociales proches, susceptibles de se rallier au prolétariat et de soutenir sa cause). La gauche ne doit seulement se résumer à un programme et des luttes, extérieurs à la vie quotidienne. Elle doit se produire comme culture dominante, comme mode de pensée, mode de vie. Elle doit contester la bourgeoisie dans l'emprise que cette dernière exerce sur l'art et l'esthétique, la connaissance, la technique et la science, l'information et la médiatisation, et contester la légitimité de ses représentants dans ces domaines. Elle doit regagner l'encrage qu'à eu le mouvement ouvrier au XIXème et début XXème, qu'à pu avoir le PCF à une époque, avec un contenu qualitatif différent, ajusté sur les évolutions des problématiques progressistes contemporaines. Elle doit regagner l'encrage dans les villes et les quartiers, les lieux de travail, et remettre en place ou redynamiser ses outils et associations d'entraide et de solidarité directe, d'éducation populaire, de sport et loisirs, ses fêtes populaires, ses revues et magazines. En parallèle des encrages et structures urbaines, elle doit redévelopper un syndicalisme d'intervention sociale, d'éducation populaire et de solidarité directe, à l'image de ce que fut la CGT à sa naissance, lorsque la fédération nationale des syndicats fusionna avec la fédération des bourses du travail. Tout ceci sans oublier d'exploiter les possibilité d'hégémonie qu'offre actuellement un espace déjà bien investi : l'espace numérique.

    La synergie entre luttes, action institutionnelle et vie sociale peut permettre à la gauche de reprendre les rennes durablement dans la conduite de la politique, de la vie sociale et professionnelle, de la transition écologique. Reste un dernier élément, et pas des moindres, à aborder en ce qui concerne la possibilité de tenir sur le long terme : les limites programmatiques du redistributisme du point de vue de la critique de l'économie politique élaborée par Marx, et les nécessités de dépassement que cela induit.

    3.3.4 Sur le Long terme : Critique de l'économie politique !

     

    La critique de l'économie politique est une base d'analyse de l'économie qui est actuellement présente mais totalement sous-utilisée au sein des organisations du NFP, comme le NPA, le PCF, même LFI. L'autre problème est que son enseignement à été durant des années réalisé par le PCF, qui a formé des générations à une vision tronquée de l'économie politique, étudiant le procès de production et d'exploitation, puis l'évolution du taux de profit à la baisse liée à la mécanisation croissante, sans aborder ni intégrer les apports du livre II du Capital en matière de procès de circulation et des entraves qui s'y produisent au niveau de la reproduction du capital.

    Il en découle une difficulté à expliquer correctement les raisons du chômage, les faillites, crises que subit et subira toujours le capitalisme, ainsi que les raisons pour lesquelles la socialisation des moyens de production et la planification démocratique s'avèrent à terme nécessaires.

    La critique de l'économie politique constituera un outil incontournable à terme. Mais du fait de sa relative complexité, il ne faut pas attendre que la crise arrive et que le prolétariat se retrouve au pied du mur. Il est nécessaire de diffuser une compréhension élémentaire dès maintenant, afin d'éviter l'incompréhension et la démoralisation en bout de course quant à l'échec prévisible à long terme de ce que les classes populaires s'imaginent être du socialisme, mais aussi pour faire entrevoir les décisions qu'il sera nécessaire de prendre lorsque le moment de l'essoufflement du modèle redistributif refera surface, comme ce fut le cas entre 1974 et 1982.

    Nous devons nous préparer à surmonter cet obstacle à long terme. En s'y préparant dès maintenant, disposons de suffisamment de temps pour réaliser cet objectif. En effet, après 82, 40 ans de politiques néolibérales ont rempli les poches de la bourgeoisie. L’accumulation néolibérale, gavant la bourgeoisie, mais improductive pour le capital, à créée une réserve utilisable à moyen terme pour du réformisme d’ampleur (hausse des salaires, retraites, santé-social, transition écologique, etc.).

    Mais ceci n’endigue pas les dynamiques de crise du capitalisme. Le fait est que le problème de la répartition de l’argent n’est pas une cause en soi, mais une des conséquences du rapport de propriété privée des moyens de production et de distribution marchande de la production, ce couple constituant la condition de possibilité de la crise du capitalisme.

    En effet, dans ce contexte, les producteurs sont en concurrence entre eux pour l’écoulement de leurs marchandises respectives, au détriment des autres. Il en découle que les marchandises ne sont pas assurées d’être vendues, les producteurs assurés d’être payés, donc le risque du chômage partiel ou total, de la faillite.

    Il en découle également des stratégies de course effrénée à la productivité, notamment via l’usage des technologies (machines, programmation informatique, intelligences artificielles) dont l’effet global est de diminuer la quantité de travail vivant employé dans la production et donc la valeur produite pour chaque marchandise, créant la condition d’actualisation de la crise.

    Ceci, ni le libéralisme adepte de la politique de l'offre et imposant l’austérité, ni le pseudo socialisme réformiste, adepte de la politique de la demande, se limitant à vouloir mieux répartir les richesses, ne peut l’éviter.

    Seule une véritable perspective socialiste-communiste, à savoir suppression de la propriété privée des moyens de production et de la distribution marchande de la production peut supprimer les crises.

    Une telle perspective ne peut se réaliser en quelques mois ou années. De plus, elle nécessite une population convaincue de sa nécessité. Actuellement, la base sociale susceptible de rallier cette possibilité historique se situe majoritairement dans le giron de la gauche redistributive. La redistribution n’y existe pas simplement en tant qu’axe programmatique, mais aussi en tant que croyance. Par conséquent, une réorientation programmatique communiste supposerait la démonstration de l’inefficience du redistributisme juxtaposée à la connaissance des raisons de cette inefficience, et donc d’une alternative crédible abolitionniste de la propriété privée et de la société marchande. Elle ne pourra se réaliser que par un travail continu qui ne donnera ses effets qu'au regard du contexte. Elle constitue un point d'étape nécessaire, afin de proposer à l'humanité et au reste des espèces vivantes un avenir qui ne prenne pas le visage de la barbarie et de l'extinction. Elle est une des conditions d'une société inclusive où l'on pourrait décider et produire en commun démocratiquement, en fonctionner des besoins humains et du respect de la nature et des autres espèces vivantes.

     

    [1] informations trouvables sur les sites de la CGT et Solidaires.

    [2] Informations sur les gestions municipales trouvées sur :

    https://basta.media/RN-FN-Marine-Le-Pen-extreme-droite-municipales-2020-Henin-Beaumont-identitaires

    https://www.lesutopiques.org/lumieres-sur-les-mairies-brunes/

    [3] https://www.liberation.fr/politique/vote-rn-chez-les-policiers-et-militaires-cest-un-etat-dabandon-qui-nourrit-un-sentiment-populiste-20210511_45AVJS7DBBAL5A2N7B2H4S2F74/

    https://www.liberation.fr/checknews/2020/06/10/est-il-vrai-que-les-policiers-et-gendarmes-votent-a-75-pour-l-extreme-droite-comme-le-dit-melenchon_1790710/

    [4] https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/20/une-video-montre-des-crs-offrir-une-medaille-a-jordan-bardella-gerald-darmanin-demande-un-rapport_6217519_823448.html

    [5] https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/29/marine-le-pen-critiquee-par-le-gouvernement-pour-avoir-soutenu-la-tribune-des-generaux_6078430_823448.html

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