• Dans l’ouvrage que je viens de faire paraître [1], je me suis proposé de reprendre une vieille question: celle des origines du capitalisme. Question beaucoup débattue à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans un contexte de ‘mondialisation’ (d’expansion planétaire du capitalisme) semblable au nôtre.  Question depuis largement tombée dans l’oubli.

    Je me suis donc proposé de reprendre une vieille question, mais sur des bases neuves qui se veulent originales. Plus exactement, j’ai entrepris une triple rupture ou un triple déplacement par rapport à la quasi-totalité des études qui y ont été consacrées jusqu’à présent.

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  • Premier volume d’une tétralogie consacrée au “ devenir-monde ” du capitalisme, l’ouvrage d’Alain Bihr fait la généalogie d’un système entré, depuis trente ans, dans une nouvelle phase de son développement, la “ transnationalisation ”. Contre une vision strictement “ économiste ” de l’histoire, il insiste sur la capacité des mouvements sociaux à peser sur le cours des événements.

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  • A l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage, La préhistoire du capital (Editions Page deux), AlternativeLibertaire.org a interviewé Alain Bihr.

    Alternative Libertaire. Tu viens de publier aux éditions Page deux "La préhistoire du capital". Tu y analyses le cheminement à travers lequel s’est formé le capital, ce rapport de production qui donne naissance au capitalisme. Pourquoi t’intéresser à ce sujet ?

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  • Pour introduire ce thème, je reviendrai rapidement sur le récent mouvement de mobilisation contre feu le CPE, plus précisément sur deux éléments de ce mouvement qui ont attiré mon attention. D’une part, un des multiples détournements de l’acronyme CPE auxquels ce mouvement a donné naissance: «CPE = chômage, précarité, exclusion». Détournement symptomatique de la signification générale de ce mouvement qui, au-delà du CPE, a manifesté une exaspération générale, particulièrement dans la jeunesse lycéenne et étudiante, face au chômage de masse, à la précarité salariale et à  l’exclusion socio-économique qui constitue la toile de fond et même la réalité immédiate d’un nombre grandissant de jeunes, de personnes dans leur phase d’entrée dans la vie. D’autre part et simultanément, la revendication implicite et souvent même explicite du contrat à durée indéterminé (CDI) et à temps plein comme norme d’emploi salariale, comme seule forme acceptable, voire comme seule forme ‘vraie’ de l’emploi. Le seul vrai emploi (salarié) serait un CDI à temps plein.

    Le rapprochement entre ces deux éléments suggère que, dans l’esprit de beaucoup des jeunes qui se sont mobilisés contre le CPE, tout se passe comme si salariat, d’une part, chômage, précarité et exclusion socio-économique, d’autre part, étaient non seulement des réalités contraires mais, plus fondamentalement même, étrangères l’une à l’autre. Comme si chômage, précarité et exclusion n’avaient rien à voir avec le salariat, comme s’ils en étaient en quelque sorte une dénaturation ou une perversion ; ou, inversement, comme si le salariat, le vrai, n’avait rien à voir avec le chômage, la précarité ou l’exclusion.

    Ces représentations vulgaires des rapports entre salariat, d’une part, chômage, précarité et exclusion, d’autre part, rejoignent ainsi un certain nombre d’approches pseudo savantes sur les mêmes sujets qui ont été soutenues au cours des deux dernières décennies. Approches qui comptent parmi celles qui ont connu la plus forte audience non seulement dans les milieux académiques mais encore dans le grand public. Je me limiterai à deux exemples.

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  • Nous avons sur ce site publié divers articles d’Alain Bihr portant sur la «novlangue» propre à la restauration «néo-libérale» (voir «Egalité et “égalité des chances”», 7 septembre 2006; «Les charges sociales», 6 septembre 2006; «Le capital humain», 6 mars 2006; «La réforme», 28 novembre 2005; «La refondation sociale», 1 novembre 2005; «Le marché», 13 mai 2005). Un double but: 1° passer au filtre de la critique les mots clefs de cette langue qui enseigne la soumission volontaire au monde actuel, en le faisant passer pour le meilleur des mondes ou, du moins, le seul monde possible ; 2° espérer ainsi permettre à tous ceux qui subissent ce monde et éprouver comme une prison de se (ré)approprier un langage adéquat à leurs propres intérêts et au combat pour s’en libérer.

    C’est incontestablement un des maîtres mots du discours néolibéral. A l’en croire, dans le contexte global de «la  mondialisation», l’heure serait plus que jamais à «la flexibilisation» de tout et de tous: à la suppression de toutes les contraintes légales et de toutes les rigidités sociales, à l’assouplissement de toutes les pratiques et de tous les comportements, dans le seul but de rendre plus fluide et plus rapide le procès de reproduction du capital, auquel rien ne doit faire obstacle. Car si l’exigence de flexibilité est inhérente à ce procès, elle se trouve redoublée dans la phase actuelle de son développement.

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