• Depuis plus d’une quinzaine d’années, Bernard Friot poursuit une réflexion originale sur le devenir historique et l’avenir du salariat, dans laquelle il a accordé une place importante à l’avènement de la cotisation sociale[1], ce qui lui a donné l’occasion d’intervenir de manière remarquée dans le débat qu’a suscité en France la «réforme» des régimes de retraite en 2010[2]. Dans son dernier ouvrage[3], il reprend et radicalise certaines des thèses déjà développées précédemment tout en en explicitant davantage les fondements théoriques. Ce qui permet aussi de mieux en apprécier la portée mais aussi de marquer les points de désaccords. Cela implique cependant de suivre sa démarche pas à pas, au prix de quelques détours théoriques inévitables.

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  • Le sociologue Bernard Friot connaît un succès important au sein de la gauche depuis quelques années avec des livres comme L’enjeu des retraites (2010) et L’enjeu du salaire (2012). Dans un article intitulé «  Universaliser le salaire ou supprimer le salariat ? A propos de L’enjeu du salaire de Bernard Friot   », publié en juin 2013 sur le site À l’encontre, notre ami Alain Bihr, sociologue et spécialiste de Marx, conteste les propositions de Bernard Friot (voir encadré ci dessous).

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  • Les questions relatives à la propriété et à la rente foncières n’intéressent plus guère que quelques économistes et historiens. C’est d’autant plus curieux que celles liées à la maîtrise et la gestion du sol (des terres arables par exemple), du sous-sol (les richesses minières en hydrocarbures et en métaux) et du sursol (le logement et le bâti en général) sont pourtant au cœur de quelques-uns des problèmes écologiques, économiques et sociopolitiques les plus brûlants. Sous ce rapport comme sur bien d’autres, une (re)lecture du Capital [1] peut s’avérer particulièrement utile.

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  • Introduction

    Telles des divinités tutélaires, ils planent au-dessus de « nos » économies, de « nos » États, de nos vies en définitive. Leurs oracles, qui ont noms journalistes et économistes, nous en disent quotidiennement les humeurs. Car il leur arrive d’être confiants et même euphoriques, ou au contraire attentistes, fébriles, inquiets voire paniqués. Sévères, ils exigent du commun des mortels qu’ils se soumettent à leurs décrets et leur sanction est redoutée. Mais qui sont-ils ? « Les marchés » bien sûr ! Entendons : les marchés financiers et leurs opérateurs que sont les banques, les compagnies d’assurance, les fonds de placement, les fonds de pension, les fonds souverains, etc.

    Pour qui veut comprendre de quoi il en retourne, ce qui est aujourd’hui d’une grande nécessité et urgence, le détour par le concept de capital financier, dont ces marchés et opérateurs ne sont que des manifestations, s’avère indispensable. Et, une fois encore, l’essentiel en a été dit par Karl Marx, en l’occurrence dans la section V du Livre III du Capital [1].

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  • Résumé

    Le concept de travail abstrait occupe une place centrale dans la critique marxienne de l’économie politique, non seulement parce qu’il se trouve à l’arrière-plan immédiat de l’analyse de la valeur mais encore et surtout parce qu’il ouvre des perspectives tout à fait originales à l’analyse des formes que prend le travail tel qu’il est soumis au capital. En effet, le concept de travail abstrait ne renvoie pas seulement à une catégorie théorique, il n’est pas seulement une abstraction mentale; il est aussi une abstraction sociale, pratique, une abstraction en acte: il permet de comprendre les formes tout à fait concrètes sous lesquelles le capital se subordonne le travail en se l’appropriant, c’est-à-dire en lui imprimant les caractéristiques nécessaires et suffisantes pour en faire la matière et le moteur même de sa valorisation. Et sur cette base, il est possible d’expliquer non seulement les formes passées de cette appropriation, depuis la manufacture jusqu’à l’industrie automatique fordienne, mais encore de renouveler la compréhension des contradictions internes du procès de reproduction du capital.

     

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