• Depuis ce printemps, la quasi-totalité des gouvernements des Etats centraux ont inscrit parmi les priorités de leur agenda la réduction de leur dette publique, en engageant en conséquence des politiques de restriction budgétaire plus ou moins drastiques. En comprendre les raisons et les enjeux, notamment comment ces politiques n’inscrivent dans la dynamique de la crise financière de 2007-2008 et, plus largement, de la crise structurelle du capitalisme qui débuté dans les années 1970 constitue le premier objet de cet article. Mais celui-ci se propose aussi d’expliquer pourquoi cette nouvelle phase de la crise revêt une importance particulière pour les salariés.

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Au fur et à mesure où, semaine après semaine, quasi quotidiennement, la crise générale du capitalisme contemporain nous apporte son lot de nouvelles plus calamiteuses les unes que les autres, c’est la véritable nature de cette crise qui se révèle. Loin d’être seulement une crise économique, fût-elle structurelle, c’est à une véritable crise de civilisation que nous sommes confrontés.

    L’expression est certes galvaudée depuis qu’elle a servi à désigner tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi, d’ailleurs !), en permettant le plus souvent de masquer la manière dont elle s’articule avec la dimension économique de la crise : avec la crise dans laquelle la reproduction du capital comme rapport de production se débat depuis maintenant plus d’un tiers de siècle. Par crise de civilisation, j’entends néanmoins que la situation critique dans laquelle le capital est durablement et sans doute même définitivement engagé (et nous avec lui, pour l’instant du moins) conduit à compromettre, inexorablement, toutes les conditions de la vie en société et jusqu’aux acquis les plus fondamentaux de la civilisation.

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Dans un article paru dans le n°43 de Carré Rouge [voir sur ce site l’article reproduit en date du 4 juin 2010] Louis Gill dénonce les soi-disant «faux pas» que j’aurais commis dans une réponse à un précédent article paru dans le n°40 de cette même revue. Intitulée «Pour une approche multidimensionnelle des crises capitalistes», cette réponse a été mise en ligne sur ce site [1]. N’ayant pas l’intention de poursuivre davantage une polémique qui tourne en rond et menace en conséquence de s’enliser, je me contenterai de quelques ultimes remarques et mises au point.

     

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Nous avons déjà vu que, pour Karl Marx, le capital se définit comme un rapport de production, caractérisé par l’expropriation des producteurs, la transformation de la force de travail en marchandise et la formation de plus-value par exploitation de cette force de travail [1]. Cette définition du capital centrée sur le procès de production se complète par une autre centrée sur le procès de circulation comme « valeur en procès » : valeur tendant à s’autonomiser sous la forme fétichiste d’une « substance automate », capable en apparence de se conserver et de se valoriser par elle-même en un mouvement cyclique indéfiniment recommencé [2].

    Or le capital est à la fois l’un et l’autre puisqu’il est l’unité de son procès de production et de son procès de circulation. En ce sens, chacune des deux définitions précédentes est unilatérale et la nécessité s’impose d’une troisième définition qui permette de rendre compte de la réalité du capital dans son unité. Une telle définition existe bien chez Marx : c’est celle du capital comme pouvoir.

    Cependant cette troisième définition du capital ne fait pas, de la part de Karl Marx, l’objet d’une élaboration aussi minutieuse que les deux précédentes. Placée à l’horizon de sa pensée, elle est essentiellement perceptible comme le point de rencontre d’un certain nombre de ses lignes de fuite de cette dernière.

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Rares sont les lecteurs et les commentateurs du Capital qui ont su relever la présence en lui du concept de fétichisme. La grande masse des études auxquelles cette œuvre maîtresse de Marx a donné lieu ne mentionne pas même ce concept. Etant donné la difficulté qu’il présente, cette omission serait compréhensible sinon franchement excusable de la part des ouvrages de vulgarisation. Mais on le relève tout autant au sein de la plupart des études savantes qui lui ont été consacrées, dont le concept de fétichisme est absent voire délibérément écarté. Plus rare encore sont les auteurs à avoir saisi toute l’importance de ce concept dans Le Capital et avoir suivi et restitué tous les méandres de son développement dans cette œuvre [1]. Car – et c’est l’objectif de cet article que de l’établir sommairement – le développement de ce concept de fétichisme constitue bien l’un des axes structurants du Capital, l’un des ses fils conducteurs [2].

    Lire la suite...


    votre commentaire