•       Il y a deux nouvelles. La bonne nouvelle est que notre vieil ennemi, le capitalisme, semble se trouver dans une crise gravissime. La mauvaise nouvelle est que pour le moment aucune forme d’émancipation sociale ne semble vraiment à portée de main et que rien ne garantit que la fin possible du capitalisme débouchera sur une société meilleure. C’est comme si l’on constatait que la prison où l’on est renfermé depuis longtemps a pris feu et que la panique se diffusait parmi les gardiens, mais que les portes restaient verrouillées… 

       La crise du capitalisme est devenue indéniable. Mais elle n’est pas due aux actions de ses adversaires. Tous les mouvements révolutionnaires modernes et presque toute la critique sociale ont toujours imaginé que le capitalisme disparaîtra parce que vaincu par des forces organisées, décidées à l’abolir et à le remplacer par quelque chose de meilleur. La difficulté était de battre en brèche l’immense pouvoir du capitalisme, qui résidait autant dans les fusils qu’il était ancré dans les têtes mêmes ; mais si l’on y parvenait, la solution de rechange était déjà à portée de main : en effet, c’était l’existence même d’un projet alternatif de société qui causait, en dernière instance, les révolutions. 

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  • Au cours du IVe congrès de l’American Federation of Labor, en 1884, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent la date du 1er Mai. En effet, plusieurs entreprises commencent leur année comptable ce jour la. Le 1er Mai 1886 certains travailleurs obtiennent satisfaction. D'autres doivent utiliser la gréve. Le 3 Mai, la répression d'une manifestation (Grève des usines McCormick) fait trois morts. Ils appartiennent tous les trois à la société McCormick Harvester de Chicago. Le lendemain, une nouvelle manifestation est organisée sous la forme d'une marche de protestation. Alors que la manifestation se disperse une bombe est lancée vers les policiers provoquant une quinzaine de morts. De nombreuses personnes pensent que la bombe aurait été le fait d'un agent provocateur. Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont condamné à être pendus le 11 novembre 1886 malgré des preuves incertaines.

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  • Un des arguments favoris des tenants de la gauche prétendument "radicale", des pseudo-anticapitalistes, des antilibéraux, et des Keynésiens de Gauche (Front de Gauche, Attac, économistes atterrés), consiste à affirmer que le taux de profit moyen ne diminue pas, et que la crise n'est que le résultat d'une prédation avide et féroce de la part de la classe capitaliste. En cela, il ne serait nulle besoin de nous émanciper de l'économie capitaliste, de la propriété privée, de la marchandise, de la monnaie-argent, du profit, il suffirait de les contrôler, de les réguler correctement et de limiter la prédation capitaliste, pour que reparte la croissance, la prospérité, l'age d'or altercapitaliste post-30 glorieuses.

    Pour infirmer la thèse de la tendance à la baisse du taux de profit moyen, ces courants de la gauche réformiste dite "radicale" se réfèrent, entre autres, aux travaux de Michel Husson, ce dernier affirmant, à l'inverse, que le taux de profit moyen est en hausse permanente depuis les années 80.

    L'article que nous reproduisons ici à pour objet de développer la critique et de pointer les limites des thèses optimistes de ce dernier.

    ***

    Ce texte est une nouvelle contribution au débat lancé par l’article d’Alain Bihr intitulé «Le triomphe catastrophique du néolibéralisme»[1]. Je rappelle que dans cet article, Alain Bihr soutient que la crise déclenchée en 2007-2008 est une crise de réalisation résultant d’un «excès de plus-value» dont le corollaire est une insuffisance des salaires donnant lieu à une sous-consommation des salariés. Dans un article intitulé «La récession mondiale: moment, interprétations et enjeux de la crise»[2], François Chesnais a caractérisé cette thèse d’une «plus-value en excès» comme un renversement de la compréhension du capitalisme héritée de Marx, selon laquelle le capital se heurte non pas à un excès mais à une insuffisance chronique de plus-value dont la tendance à la baisse du taux de profit est la manifestation.

    Dans une réponse à François Chesnais intitulée «À propos d’un excès de plus-value», Alain Bihr soutient qu’il n’y a pas de contradiction à parler de l’existence simultanée d’un défaut de plus-value par rapport à l’ensemble du capital, et d’un excès de plus-value dans l’ensemble de la «valeur ajoutée», les deux phénomènes représentant les deux faces différentes de la crise: crise de valorisation sous la forme de la baisse tendancielle du taux de profit et crise de réalisation résultant de l’insuffisance de la demande finale issue des salaires. Dans le numéro 40 de Carré Rouge où cet article d’Alain Bihr a été publié, ont également paru mon article «À l’origine des crises: surproduction ou sous-consommation» et celui de François Chesnais, «Pas de limites pour le sauvetage des banques… ».

    Deux répliques ont suivi, celle d’Alain Bihr, «Pour une approche multidimensionnelle des crises de la production capitaliste»[3], et celle de Michel Husson, «Le dogmatisme n’est pas un marxisme»[4]. Enfin, Michel Husson a publié en décembre 2009 un texte intitulé « La hausse tendancielle du taux de profit»[5] dans lequel il reconnaît ses erreurs statistiques de l’article précédent et procède à des révisions statistiques et théoriques qui prétendent démontrer sa thèse d’une tendance à la hausse du taux de profit, le capitalisme pouvant être en crise, selon lui, «alors même qu’il bénéficie de taux de profit très élevés». Je réagis à ces textes dans la présente contribution.

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  • S’il a des racines plus anciennes, le mouvement Anarchiste-Libertaire naît véritablement au sein du mouvement ouvrier au XIXème siècle.
    Il se développe, en tant que courant révolutionnaire, et plus particulièrement socialiste et antiautoritaire, au sein de la première Association Internationale des Travailleurs (AIT), appelée couramment Première Internationale.
    Suite à une lutte contre les postures Autoritaires et Hiérarchiques de Marx et des sociaux démocrates de l’internationale, les Anarchistes-Libertaires en sont exclus et se retirent en 1872. C’est à la suite de cette rupture que naît le mouvement Anarchiste-Libertaire en tant que tel.
    Après cette rupture, le mouvement Anarchiste poursuivra sa dynamique d’interventions dans les mouvements sociaux, ainsi que d’élaboration stratégique, concernant la forme d’organisation nécessaire afin de favoriser la transformation de la société, et théorique, sur la critique du pouvoir et les perspectives d’émancipation sociale.

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  • Le communisme est souvent connu pour la lutte de classes, la quête de l’égalité, ou encore le remplacement du gouvernement des hommes par l’administration des choses. Il est aussi connu, par ceux qui prennent la peine d’approfondir le sujet, pour être une critique radicale de l’économie capitaliste, et, plus profondément de l’économie marchande. Tout en revenant sur l’ensemble de ces propositions, nous mettrons en avant un ensemble de critiques et de propositions parfois oubliées. Cette ré-exploration aura pour but d’aboutir à une tentative de redéfinition de ce que pourrait être une société communiste.

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